Il était une fois, il y a fort longtemps (lors du précédent millénaire) un jeune adolescent, étudiant en électronique, qui lisait régulièrement des revues sur la photographie et qui avait bien envie de devenir « photographe ».
Ce jeune homme commença donc par s’acheter un « reflex » (inutile de préciser qu’il s’agissait d’un 24×36 car il n’existait pratiquement que ce format pour les reflex de cette époque). N’y connaissant pas grand chose et attiré par les nouveautés technologiques, son choix se porta vers un modèle « moderne », bardé d’électronique, avec un programme « P » qui s’occupait de tous les réglages compliqués… et même d’un Autofocus, autrement dit en français, une mise au point automatique !
Nous sommes alors au milieu des années 80 et toutes ces nouveautés technologiques sont présentées comme une révolution et un gage de réussite de ses photos.
(un descriptif de cet appareil photo…)
Il faut bien avouer que pour un débutant en photographie, tout cela est bien rassurant et permet de limiter le nombre de photos ratées pour des raisons techniques et comme la pellicule argentique et les travaux de développement/tirage ne sont pas gratuits… c’est loin d’être négligeable pour la sauvegarde du budget d’un lycéen !
En revanche, après quelques semaines d’utilisation, ne régler aucun paramètre d’exposition devient vite frustrant et n’aide pas notre jeune photographe à progresser… C’est bien pour se concentrer sur le cadrage et la composition, mais pour le reste. :-/
Il lit dans les revues photos qu’on peut « gérer la profondeur de champs » ou bien encore qu’on peut faire des « filés » ou encore sous ou sur exposer une image…etc…etc
Autant de termes pour le moins encore obscures et mystérieux mais qui titillent la curiosité du débutant…
LA DÉCISION EST PRISE : JE VAIS CHANGER DE « BOITIER » !
Pour préserver mon investissement, je choisis de rester dans la même marque pour assurer la compatibilités des objectifs, et après de longs mois d’économies, je jette mon dévolu sur le dernier né de la gamme : le Minolta 8000i. Là c’est sûr, avec un tel appareil je vais faire de meilleures photos !
L’autofocus est présenté comme très performant, la mesure de la lumière fait partie des références du moment, les modes A,S et M permettent l’accès aux réglages d’ouverture et de « vitesse » (ou temps d’exposition si l’on souhaite être plus rigoureux)… il existe même la possibilité de rajouter des fonctions à l’appareil via des cartes mémoire à insérer…Si avec tout ça je ne fais pas de belles photos…
C’est avec cet appareil photo que commença une nouvelle ère dans ma vie !
J’ai appris énormément en « technique » photo mais surtout, j’ai appris l’humilité !
Si l’accès au réglages de l’ouverture m’a permis d’explorer beaucoup de pistes, de comprendre l’incidence de sa valeur sur la « profondeur de champs », sur le rendu de l’image… l’accès aux réglages avancés m’a surtout appris qu’il était facile de…
…rater une image ! Cette « nouvelle ère » fut celle de l’apprentissage. Long, très onéreux et surtout, très douloureux pour mon égo ! Le programme « P » (tout automatique) choisissait le couple vitesse/diaphragme (souvent) mieux et (toujours) plus rapidement que moi ! C’est pour m’apprendre à réfléchir que j’acquis à cette époque mon premier moyen format (d’occasion bien sûr). Aucun automatisme, réglages de l’ouverture, de la vitesse, des ASA ( prononcez zaza, la sensibilité iso de l’époque), de la mise au point et de l’avancement du film en manuel !
Le passage en tout manuel fût tellement bénéfique pour acquérir des réflexes de photographes que par la suite j’ai eu en plus de mon Yashica Mat, un Mamiya 645 puis une Mamiya Press (6×9) et différents « vieux » 24×36 (Canonet…). Mais, je n’ai jamais cesser d’utiliser principalement des 24×36 « modernes » pour le plus gros de ma production photographique.
Je suis resté fidèle à Minolta durant plusieurs années avec différents boitiers (9xi, 600si…) et de belles optiques (200mm f/2,8 Apo, 50 mm macro, 85 mm f/1.4…) puis, lorsque je bossais dans le photo-filmage, je suis passé chez Canon pour plusieurs raisons:
- un SAV « pro » (rapide et souvent gratuit)
- une gamme optique sans équivalent (35-350 L par exemple, l’outils idéal pour un photo-filmeur)
- des boîtiers robustes supportant -20° C sur les pistes de ski en hiver (et oui, à l’Aiguille du midi (3842 m.) il peut faire froid), +45° C sur les plages en été.
C’est donc avec Canon que j’ai effectué la transition Argentique/Numérique en 2001 avec un Canon EOS D30 (et pas 30D… 😉 ) puis D60….etc toujours pour de la photographie sociale (photo-filmage, mariage, reportages sportifs (C.S.O. dressage, concours complets, cyclisme, courses pédestres…)).
Aujourd’hui, j’ai arrêté mon activité professionnelle en photographie et, la photographie étant désormais exclusivement une activité de loisir, je me tourne vers un matériel minimaliste (mais pas simpliste) léger et peu encombrant, que je peux prendre avec moi au quotidien facilement…et qui me donne à réfléchir lorsque je fais une photo -un peu comme les MF d’antan- avec un seul objectif fixe (équivalent à un 35 mm en 135) et un rendu d’image qui rappelle l’argentique : un Fuji x100s !
Et comme je prends beaucoup de plaisir à l’utiliser, j’ai décidé de faire ce petit site pour vous aider à mieux connaitre ce petit appareil photo si attachant.
Merci de m’avoir lu, et bonne visite.